La CADA comparaît devant le comité parlementaire sur le vol de véhicules
Le 18 mars 2024
Après avoir constamment insisté auprès du gouvernement fédéral pour qu’il prenne davantage de mesures contre le vol de véhicules, les groupes sectoriels de l’industrie automobile ont été invités à se présenter devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale le 29 février à Ottawa.
La CADA n’y est pas allée par quatre chemins lorsqu’elle a eu l’occasion de présenter son point de vue. « Le vol de véhicules au Canada est un fléau national et international qui n’affecte pas seulement les rues principales de votre circonscription; il constitue une menace pour toutes les maisons et les allées des Canadiens – vos électeurs, a déclaré Huw Williams, directeur des affaires publiques de la CADA, dans son allocution devant le Comité.
Je tiens à préciser que nos 160 000 employés et plus de 4 millions de clients par an sont des victimes de première ligne de réseaux criminels internationaux bien organisés. Interpol a clairement indiqué que le Canada est un pays d’importance majeure pour ce qui est de l’exportation de véhicules volés. »
« Il a fallu beaucoup de travail en coulisses pour que le gouvernement fédéral s’intéresse à cette question, a déclaré Tim Reuss, président et chef de la direction de la CADA. C’est une bonne chose que nous ayons été invités à présenter nos points de vue, mais l’histoire ne se termine pas là. Nous suivrons la situation de près afin de nous assurer que nous disposons des mesures nécessaires pour lutter efficacement contre ce fléau. »
Au cours de sa présentation, M. Williams a relaté des histoires d’horreur sur l’escalade de la violence à laquelle des Canadiens – y compris le personnel des concessions – sont confrontés de la part des groupes criminels organisés qui sont à l’origine de la vague de vols.
« Les employés de nos concessions se font voler leur voiture sous la menace d’une arme, se font frapper avec un pistolet, se font jeter par terre et tirer dessus par ces criminels. Chaque concessionnaire du pays dispose de protocoles détaillés de sécurité et de lutte contre le vol pour protéger ses biens et ses employés, a déclaré M. Williams. S’ils sont contrariés dans nos concessions, ces criminels ont recours au vol direct dans les usines. Avant le Sommet national pour lutter contre le vol de véhicules, des voleurs ont pénétré dans l’usine d’assemblage Ford à Oakville et se sont emparés de véhicules totalisant une valeur de 650 000 dollars. »
Selon M. Williams, les propriétaires de véhicules au Canada ont également été victimes d’invasion de domicile au cours desquelles des voleurs ont tenté de dérober les clés de leur véhicule, de voler leur véhicule avec des enfants à bord dans leur allée et de voler sous la menace d’une arme à feu. « Nous sommes au Canada, pas en Amérique centrale », a dit M. Williams aux députés.
Selon lui, la région du Grand Toronto a également connu une hausse de 300 % des vols de véhicules depuis 2015. « Ces chiffres sont alarmants. Malgré tout, tous les services de police du pays nous disent qu’ils savent ce qui se passe. Ce n’est pas un secret. Le vol de véhicules coûte à l’économie canadienne plus d’un milliard de dollars par année. »
M. Williams a expliqué aux députés que les véhicules sont volés, puis expédiés, remorqués, envoyés par train au port de Montréal, « où, en l’absence de contrôle de l’ASFC, ils sont envoyés en Afrique, en Europe de l’Est et ailleurs. C’est la vache à lait du crime organisé qui finance les armes, les drogues, le fentanyl et les gangs. Les véhicules volés financent carrément la criminalité au Canada. Ce n’est pas notre point de vue – c’est ce que nous disent les policiers de première ligne, les hauts gradés de la police et les chefs de police », a-t-il souligné.
M. Williams a déclaré aux députés qu’il était temps de prendre des mesures concrètes, en adoptant une approche fédérale globale et en ne se contentant pas d’annoncer des financements. Ce n’est pas en adoptant la même approche que l’on mettra fin à cette situation. La nomination d’un haut fonctionnaire du gouvernement qui sera doté de pouvoirs similaires à ceux d’un “tsar de l’automobile” est requise, afin que notre ministère de la Sécurité publique s’attelle dès maintenant à cette tâche et mette un terme à la folie qui sévit dans nos rues », a-t-il indiqué.
M. Williams a rappelé que la CADA s’était déjà attaquée à ce problème en introduisant en 2010 une législation qui renforçait les peines pour ces criminels qui volent des voitures, et qui mettait en œuvre d’autres mesures.
Il a également profité de l’occasion pour souligner que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) n’utilisait pas les pouvoirs d’exécution dont elle dispose, et s’est attaqué à la question du droit de réparer, qui entraîne une forte augmentation du nombre de pièces automobiles contrefaites entrant dans le pays.