La CADA répliquera en détail au mandat d’Ottawa sur les VE
Le 6 mars 2023
Bien que les constructeurs soient d’accord avec l’objectif, le mandat du gouvernement fédéral voulant que tous les véhicules neufs vendus en 2035 soient électriques ne sera réalisable que lorsque les gouvernements redoubleront eux-mêmes d’efforts pour aider les consommateurs à passer aux véhicules électriques. La CADA présentera sa réponse officielle au mandat sur les VE du gouvernement plus tard ce mois-ci et formulera ses objections quant à son application.
«La CADA est d’avis que les mandats vont dans la mauvaise direction», a dit Huw Williams, directeur des affaires publiques de la CADA. «Ils imposent des pénalités aux constructeurs d’automobiles plutôt que de leur donner des objectifs à atteindre et de laisser la technologie et le rythme de l’innovation s’en charger.»
Au dire de M. Williams, les pénalités qu’Ottawa menace d’appliquer pour les cibles manquées menacent la réussite de la transition vers les véhicules à émission zéro.
En vertu du mandat fédéral, le cinquième de toutes les voitures de tourisme et de tous les VUS et camions légers vendus au Canada en 2026 devra être alimenté à l’électricité. Cette proportion devra atteindre 60 % en 2030, puis 100 % en 2035.
Les objections de la CADA sont aussi celles d’autres groupes qui représentent des constructeurs. «L’Association canadienne des constructeurs de véhicules appuie l’objectif du Canada de ne vendre plus que des véhicules à émission zéro (VEZ) à partir de 2035», peut-on lire dans un communiqué publié par Brian Kingston, président et chef de la direction de l’ACCV. «Mais nous continuerons de presser le ministre Guilbeault et le gouvernement fédéral de répondre d’abord aux besoins des Canadiens : une infrastructure de recharge accessible, un réseau électrique national fiable et des mesures d’incitation à l’achat généreuses pour donner aux consommateurs les moyens de passer à un mode de transport électrique.»
Dans sa proposition, la CADA exprime plusieurs préoccupations. Selon M. Williams, les mandats et les pénalités «ne sont pas en phase» avec l’investissement massif de l’industrie dans des technologies de fabrication pour la production de batteries au Canada, notamment. «L’avenir est clair et nous allons dans cette direction, mais si la réglementation ne tient pas compte des perturbations causées par la pandémie et de la pénurie de micropuces qui menotte l’industrie, on court le risque que les consommateurs achètent des véhicules électriques, mais soient incapables de trouver un endroit où les charger ou d’avoir une bonne expérience.»
La CADA demande à Ottawa d’investir dans l’infrastructure de recharge pour les propriétaires de VE ainsi que dans le secteur de la distribution pour faire en sorte que le système arrive à répondre à la demande additionnelle prévue. Le gouvernement doit aussi offrir davantage de subventions pour susciter un plus grand enthousiasme à l’égard des véhicules électriques. Les programmes d’incitation gouvernementaux au Canada et dans d’autres pays du monde ont fait leurs preuves : ils font augmenter l’intérêt et la demande des consommateurs pour les VE.
Enfin, la CADA veut s’assurer que le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les municipalités coordonnent leurs approches sous tous les aspects, de la réglementation aux codes du bâtiment en passant par l’incitation au développement de technologies de production et de distribution de l’énergie.