Le mémoire prébudgétaire de la CADA s’articule autour de deux idées clés
Le 14 septembre 2020
À l’occasion des consultations prébudgétaires du gouvernement fédéral en vue du budget 2021, la CADA a soumis un exposé écrit qui propose des recommandations axées sur la reprise économique après la crise.
Selon l’économiste en chef de la CADA, Oumar Dicko, une des principales recommandations de la Corporation est la création d’un programme national de mise à la ferraille, afin d’inciter les gens à acheter des véhicules une fois la pandémie terminée.
«Un programme de mise à la ferraille, notamment, aurait une utilité économique appréciable s’il est bien conçu et financé», a dit M. Dicko dans une entrevue accordée à Écho-CADA. «Il augmenterait la sécurité des consommateurs et contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre en remplaçant les vieux véhicules, plus polluants, par des modèles neufs, plus écologiques. Et une telle initiative abonde dans le sens du gouvernement fédéral, qui a pour objectif une reprise verte au Canada.»
Au dire de M. Dicko, plusieurs pays ont adopté des programmes de mise à la ferraille ou de mise à la casse de véhicules. L’Allemagne, par exemple, a mis en œuvre un tel programme après la crise financière de 2008. La mesure a non seulement aidé le secteur automobile allemand à se remettre de la récession, mais aussi présenté des avantages environnementaux pour le pays.
«Dans certains cas, le programme de mise à la ferraille a consisté en une offre au comptant du gouvernement pour mettre à la casse un vieux véhicule polluant et en acheter un nouveau plus propre», a résumé M. Dicko. «Un programme national de mise à la ferraille est une belle occasion pour le Canada; il pourrait appuyer d’autres initiatives de relance économique et accélérer la demande de véhicules après la crise.»
Selon M. Dicko, il fournirait aussi à l’industrie automobile le soutien nécessaire pour se remettre sur la bonne voie et aiderait les concessionnaires et les constructeurs en activité au pays. En outre, il contribuerait à accélérer le remplacement de la totalité du parc de véhicules motorisés et l’alignerait mieux sur les objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre du Canada.
Une autre recommandation clé de la CADA au gouvernement fédéral lors de ses consultations prébudgétaires est la majoration des déductions limites pour frais d’automobile et des taux prescrits pour déterminer les avantages imposables relatifs aux frais d’utilisation d’un véhicule; on aimerait les voir passer de 800 $ à 1 100 $ en 2021, afin de tenir compte de l’inflation.
La limite actuelle de 800 $ date de 2001. Si on tient compte de l’inflation, cette limite équivaudrait à 1 112 $ en dollars de 2020. En situation de repli économique causé par la pandémie et en raison de l’incertitude ainsi créée, il pourrait être particulièrement difficile pour les bailleurs de parcs de petite ou de moyenne taille d’avoir accès à des fonds. Faire passer la limite relative à la déduction à 1 100 $ pour 2021 pourrait atténuer le dur coup que la pandémie a assené sur leurs finances et permettre de dégager des capitaux indispensables sur le marché.
«Nous recommandons un plan de reprise énergique et solide pour revigorer le secteur automobile et stimuler l’économie qui inclut des programmes d’incitation visant à encourager l’achat de véhicules et l’investissement après la crise», a dit Tim Reuss, président et chef de la direction de la CADA. «Ce plan de relance doit comprendre un programme national de mise à la ferraille et des déductions accrues pour les dépenses liées à l’automobile.»
Les mesures, selon M. Reuss, aideront l’industrie automobile à se remettre sur pied rapidement.